skip to Main Content


L’imaginaire de la crèche provençale
Thème
: Croyances / rites / religions
Classe : enfants de 8 à 12 ans / Atelier Thérèse Neveu, Aubagne
Date : décembre 2007 à mars 2008 (ateliers hebdomadaires)
Durée : 3 heures
Visite : visite de l’exposition « Chacun fait sa crèche »
Pratique artistique : réalisation d’une crèche collective
Partenaire : Ateliers Thérèse Neveu, Aubagne

Ethnoméditerranée

Marie-Pascale MALLÉ
Faire la crèche en Europe : rêver Noël
Réunion des Musées Nationaux, Paris, 2006
Exposition au Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, Marseille (13 décembre 2006-26 février 2007).
Au milieu du XXe siècle, la baisse de la pratique religieuse, la concurrence du sapin et du père Noël et l’invasion du plastique pouvaient laisser croire que la coutume de faire la crèche allait disparaître. Or il n’en est rien. On assiste même depuis une trentaine d’années à un engouement surprenant pour ce symbole de Noël, dans les familles, les associations, les espaces publics comme chez les artisans et les artistes. Le phénomène a pris une telle ampleur que le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, à l’heure où il s’installe à Marseille, patrie du santon et berceau de la crèche provençale, s’est interrogé sur sa signification. Chercher un réconfort dans les rituels de son enfance, défendre ses traditions régionales, redonner à la fête de Noël son sens religieux ou humaniste, s’adonner à sa passion pour le bricolage ou la miniature, les motivations des amateurs de crèches sont multiples de Barcelone à Cracovie, de Naples à Prague, de Lisbonne à Marseille. A travers les œuvres et les témoignages présentés dans cet ouvrage, on peut découvrir les multiples facettes de ce phénomène contemporain.

Martyne Perrot
Ethnologie de Noël : une fête paradoxale
Grasset, 2000
Depuis les années 40 et sous l’influence des Etats-Unis, Noël suscite une mobilisation sans précédent dans le cycle des réjouissances annuelles : nous l’éprouvons tous comme un héritage collectif. De la Toussaint au Nouvel An, il surexpose la scène sociale, et transfigure nos paysages urbains. Sacrée, traditionnelle et moderne, cette célébration du merveilleux rassemble les contraires. Ombre et lumière, passerelle entre le monde des morts et celui des vivants, Noël impose une lecture manichéenne de l’événement sur le mode de l’effroi ou de la féerie. Véhiculant une imagerie bien spécifique, tissée de religion, d’histoire et de folklore, Noël recouvre un patrimoine très largement exploité par le cinéma, la littérature et les arts. Citons Miracle on 34th Street de J. Huston (1947), Le Conte de Noël de Dickens, La Petite Marchande d’Allumettes d’Andersen, sans oublier les regards émerveillés des enfants devant les vitrines qu’ont capturés Doisneau, Ronis, et bien sûr la chanson de Tino Rossi, Petit Papa Noël. Si la tradition familiale célèbre l’enfant roi, pilier de la nouvelle trinité Famille-Enfance-Charité, Noël est devenu un hymne à la gloire de l’argent, et ce, dès la fin du XIXe siècle. Santa Claus, le Père Noël et les lutins scandinaves sont autant de supports publicitaires, pourtant leur essence « divine » neutralise toute connotation négative de matérialisme. Symbole de nos sociétés de consommation, Noël n’en demeure pas moins une période propice à l’attendrissement sur soi et sur les autres ; en témoignent les actions caritatives et le court arrêt des hostilités. C’est ce registre que Martyne Perrot ne cesse d’interroger. Sous sa plume, Noël devient un « objet anthropologique total » en ce qu’il condense et révèle les fractures de notre époque.

Lors de cet atelier, les participants ont découvert les origines de la crèche et ont été amenés à réfléchir à sa signification. Ils ont appris que la tradition de la crèche n’a pas toujours existé et qu’elle est rattachée à un système religieux, monothéiste, qui n’est pas universel.
Les enfants ont aussi découvert, sous forme de jeux, la spécificité de la crèche en Provence et du « panthéon » provençal (santons) par rapport aux crèches d’autres pays d’Europe à forte tradition créchiste comme la Pologne ou la république tchèque.

Après avoir écouté une pastorale, pièce théâtrale et musicale retraçant l’annonce de la naissance du Christ, ils ont créé ensemble une crèche en utilisant des santons, de la mousse et des fagots de bois. Cette réalisation collective a été l’occasion pour les enfants de constater la diversité des représentations et des pratiques qui entourent la crèche.
Ils ont dû s’entendre sur la position des santons, ont livré leurs différentes visions des personnages et discuté de l’opportunité de placer dans la crèche un – ou plusieurs – Père Noël …

Ils ont ensuite visite l’exposition « Chacun fait sa crèche » à l’aide d’un parcours-découverte conçu par l’association.

Lire la suite

L’exposition que les enfants ont visité présentait des crèches réalisées par des habitants d’Aubagne et photographiées par Jean-Pierre Valllorani . Chaque crèche était accompagnée d’un portrait écrit de son auteur, lequel avait été interviewé chez lui par une ethnologue. En parcourant l’exposition, les enfants ont eu une nouvelle fois l’occasion de constater qu’il existait autant de crèches que de créchistes et que chaque crèche illustrait un rapport différent à la tradition et/ou à la religion.

Back To Top